Qui n’a jamais regretté la quantité d’emballages qu’on jette après avoir fait ses courses au supermarché? Tous ces emballages ont des conséquences non négligeables sur notre santé et l’environnement. Pour quelles raisons? Quels sont les efforts réglementaires pour limiter ces impacts? Quels sont les solutions alternatives? Les réponses à ces questions nous sont données par Célia Rennesson, cofondatrice de Réseau Vrac et Réemploi.
Les problèmes liés aux emballages alimentaires
Des conséquences sur la santé de l’homme
De nos jours, on ne peut pas séparer l’emballage alimentaire de l’achat des produits de consommation quotidienne. Il est nécessaire au transport et à la conservation des produits alimentaires. Pourtant, leur omniprésence dans nos vies et leur composition principalement plastique entraînent de nombreux enjeux sanitaires et environnementaux, selon Célia Rennesson.
Les emballages alimentaires libèrent plusieurs substances dangereuses pour la santé humaine telles que le bisphénol A, les phtalates, les hydrocarbures, l’aluminium et les micro-plastiques. Ces produits chimiques apportent un lot de conséquences sur notre santé, comme des perturbations endocriniennes, une baisse de la fertilité, l’augmentation des risques de cancer et des effets sur le système immunitaire et respiratoire.
Les emballages en plastique à usage unique, une menace environnementale
Généralement réalisés à partir de la pétrochimie, ces emballages nécessitent l’utilisation de ressources finies. Leur gestion après usage (transport pour recyclage, incinération ou enfouissement) contribue à la pollution par le CO2 et à la consommation d’énergie. En outre, le plastique ne se dégrade pas mais se fragmente en micro- et nano-plastiques qui contaminent tous les environnements et espèces animales.
Recycler ne suffit pas
Le recyclage n’est qu’un pansement sur une blessure ouverte. Il ne fait que perpétuer une économie linéaire basée sur le gaspillage et l’utilisation de matériaux fossiles pour créer de nouveaux emballages à usage unique. Sachant que seulement 30% des emballages plastiques sont recyclés en France, il est clair que la solution réside en une réduction drastique de notre utilisation d’emballages.
La législation autour des emballages alimentaires
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire
Depuis le 10 février 2020, la loi AGEC a pour but de transformer l’économie linéaire actuelle en économie circulaire afin de lutter contre le gaspillage. Concernant les emballages en plastique, cette loi a fixé pour objectif d’en réduire de 20% d’ici 2025, dont la moitié par le réemploi et la réutilisation, et d’atteindre une réduction de 100% des suremballages en plastique d’ici 2025.
Consigne essentielle de cette loi, le droit des consommateurs d’apporter leur propre contenant lors de leurs achats est maintenant reconnu.
La loi climat et résilience
Promulguée le 22 août 2021, cette loi stipule qu’à partir de 2030, les grands magasins de 400 m2 et plus devront consacrer au moins 20% de leur espace à la vente de produits vrac ou sans emballages.
Qu’en est-il des fruits et légumes?
La loi AGEC prévoit également l’interdiction de suremballage des fruits et légumes de plus de 1,5 kg. De plus, à partir de juin 2026, la vente de fruits et légumes frais sous plastique sera interdite, bien qu’il existe des exceptions pour 29 types de produits.
Des alternatives contre le suremballage
Le vrac, une solution pertinente
Le vrac s’avère être une bonne solution pour remédier au surplus d’emballage. Chaque français jette chaque année environ sept kilos d’aliments neufs encore emballés. Alors que dans les supermarchés classiques, on n’a pas le choix en termes de quantité, de prix et d’emballage, le vrac offre une liberté dans ces choix, observe Célia Rennesson.
Le vrac permet de cuisiner soi-même des produits bruts, d’éviter des additifs, d’apporter ses propres contenants, de choisir ses quantités, ce qui réduit le gaspillage alimentaire et diminue le coût des courses.
L’implication de Réseau Vrac et Réemploi
Le réseau a été établi il y a 7 ans avec pour vocation le développement de produits vendus en vrac ou dans des emballages consignés dans le but de réduire le gaspillage alimentaire et des emballages. Avec plus de 1000 entreprises membres, le réseau effectue des actions de sensibilisation auprès du grand public, mais également un travail de persuasion auprès des institutions nationales et européennes pour modifier la législation.
Potager personnel comme solution au suremballage
On trouve encore trop souvent des fruits, des légumes et des herbes aromatiques dans des emballages en plastique dans les rayons de nos supermarchés. Face à cet état de fait, avoir son propre potager est une alternative qui permet d’éviter ces emballages. Le potager donne à la fois une autonomie partielle dans son alimentation et l’opportunité de consommer des produits frais de qualité. Le Potager Liv est une bonne option pour ceux qui n’ont pas de jardin ou qui sont inquiets de réussir leurs récoltes. Avec ce potager connecté, il est possible de récolter jusqu’à 3 kg de fruits et légumes par mois en circuit court.
Pour les produits qui ne peuvent être ni achetés en vrac ni cultivés dans le potager, il est recommandé de privilégier des emballages en papier ou en carton au lieu du plastique, de consommer de l’eau du robinet à la place de l’eau en bouteille. En effet, chaque année, chaque Français utilise en moyenne 90 milliards d’emballages alimentaires. Avec des changements à grande échelle et une véritable volonté politique et industrielle, nous pouvons réduire notre dépendance envers les contenants à usage unique.